L’hiver enfin s’est assoupi
L’hiver enfin
s’est assoupi. Il nous avait gratifiés d’un mois de février terrible. Le
" village nègre ", envahi de neige, s’était recroquevillé
sur lui-même et la glace avait recouvert l'horticole. Au collège, où les
chaudières n’en pouvaient plus, nous ne faisions plus cours, nous restions
collés aux radiateurs en fonte, emmitouflés dans nos manteaux.
L’hiver enfin
s’est assoupi. Fini les pieds gelés et les mains vides, ensemble nous avons,
par nos rires, chauffé la dernière neige et rompu le silence.
Le printemps
pouvait alors émerger de sa léthargie.
Enfin il
s’avançait, se décidant à vouloir tout changer.
En bas du
" village nègre ", sur les prés encore enneigés bordant la
forêt, les premiers champs-golots* se frayaient un passage.
Le printemps réchauffait
le sol et ajoutait quelques odeurs qui parfumaient l’air ambiant de tout le
quartier, de toute la ville.
Dans les branches
du printemps, l’oiseau faisait à nouveau son nid et l’enfant sa cabane. Mimi,
Viviane, Pépée et Muguette avaient ressorti leurs jupes de couleur, répondant à
l’appel du beau temps.
Toutes et tous,
nous nous préparions dans des habits de fête, attendant un premier tapis de
fleurs, sur le talus, au milieu des genêts.
Avec le printemps
renaissait le plaisir des sens.
Extrait du livre
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